L’édifice actuel, classé au titre des Monuments Historiques depuis 1947, est situé en cœur de village. Il relève d’une architecture XVIIIème. Son clocher médiéval du XIVème siècle est l’unique vestige de l’édifice initial, détruit presque entièrement lors du grand incendie de 1676. De forme gothique, cette tour est carrée à la base, octogonale au dernier étage afin de recevoir la flèche.
L’église actuelle fut construite de 1737 à 1742 par Servandoni, grand architecte italien à l’origine d’une partie de l’église Saint-Sulpice de Paris, tout juste achevée, ainsi que du maître-autel de la cathédrale de Sens. Servandoni ne fut pas l’élève du grand Soufflot né à Irancy, comme il a souvent été dit, car ils étaient contemporains. La taille imposante de l’édifice surprend le visiteur ; elle témoigne de l’importance du village au XVIIIe siècle. »
Description architecturale
Plan : église de plan allongé avec un transept inscrit et terminée par un chevet plat. La nef est divisée en trois travées et le chœur en une seule travée terminée par le sanctuaire semi-circulaire auquel sont accolées deux chapelles en plan ovale.
Elévation extérieure :
La façade est à deux niveaux superposés sans ordre d’architecture. Le premier niveau est percé d’un porte monumentale encadrée d’un chambranle à crossettes et coiffée d’un fronton triangulaire. Des niches vides sont creusées sur les côtés. Au-dessus de l’entablement, le deuxième niveau plus étroit est flanqué d’ailerons et de pyramidions. Le centre est composé d’arcade en plein cintre aveugle, surmontée d’un fronton triangulaire.
Le clocher est situé sur le flanc sud de l’église, de plan carré, il est surmonté d’une flèche polygonale en pierre.
Les murs latéraux sont épaulés de contreforts et les parties hautes sont contrebutées par des arcs-boutants à pinacles.
Elévation intérieure :
Elévation à deux niveaux : grandes arcades cintrées et fenêtres hautes cintrées. La nef, le choeur, les collatéraux et le transept sont couverts d’une voûte d’arêtes, tandis que la croisée du transept et les deux chapelles du chevet sont couvertes d’une coupole surbaissée sur pendentifs.
Histoire et dates importantes
L’église de Coulanges la Vineuse a été détruite puis reconstruite à plusieurs reprises. En mai 1676, tout d’abord, un incendie ravagea le village et consuma l’église. Elle est alors arrangée. C’est le diocèse qui finança les travaux nécessaires.
Le 21 octobre 1732, pour la seconde fois, l’église paroissiale est ravagée. Deux piliers s’effondrèrent provoquant la destruction de tout l’édifice. Face à ce chaos, les habitants firent appel à l’Intendant de Bourgogne qui, dès1734, octroie un impôt nouveau sur le vin pour financer les travaux. Il fallait regrouper près de 110.000 livres. La communauté des habitants dû s’organiser pour nommer des personnes responsables des inventaires des vins et des récepteurs de l’argent.
Pour les plans, ils firent appel à Jean Nicolas Servandoni né à Florence et demeurant à Paris. Servandoni n’est pas seulement architecte, mais également peintre et décorateur italien, élève de l’architecte Rossi et de Pannini, peintre de ruines et de monuments. Il a principalement réalisé la façade de l’église St Sulpice à Paris, de nombreux décors de théâtre et le maitre-autel de la cathédrale de Sens.
Pour les travaux, on fit appel à des artisans d’Auxerre et de Paris qui travaillaient selon les plans de l’architecte. Les travaux devaient durer jusqu’en 1740. Mais en 1738, les habitants demandèrent une modification des plans. Selon eux, l’église était trop étroite pour accueillir tous les paroissiens. Servandoni refit alors ses plans.
En 1742, l’église est achevée, mais les travaux sont de mauvaise qualité et de nouveaux travaux sont entrepris dans l’année 1751. Néanmoins, le 12 juillet 1742, l’évêque d’Auxerre consacre l’église.
Conditions de visite
L’église se visite sur rendez-vous, après demande des clefs au presbytère.
Un dossier de demande de restauration de l’édifice par les Monuments Historiques est en cours de réalisation.